Travail de nuit / horaires atypiques / équipes alternantes

risques et contraintes liés aux situations de travail

Définition : Travail de nuit

Travail effectué entre 21h et 6h du matin ou toute période de nuit définie par convention ou accord collectif.

Le salarié est considéré comme travailleur de nuit dès lors qu’il accomplit :

  • Soit au moins 2 fois/semaine au moins 3 heures de travail de nuit quotidiennes.
  • Soit au cours d’une période de référence, un nombre minimal d’heures de travail de nuit fixé par convention ou accord collectif.
  • Ou bien à défaut de stipulation conventionnelle : 270 heures sur une période de référence de 12 mois consécutifs.

La durée quotidienne maximale de travail est de 8 heures par nuit. Elle peut être augmentée en cas de circonstances exceptionnelles avec l’autorisation de l’inspecteur du travail suite à la consultation des délégués syndicaux et avis du CSE.

La durée maximale hebdomadaire est de 40 heures sur 12 semaines consécutives. En contrepartie l’employeur a l’obligation d’octroyer un repos compensateur ou une compensation salariale.

Il est interdit de faire travailler de nuit des salariés mineurs sauf dérogations.

 

Définition : Travail posté

 Le travail posté correspond à un roulement des salariés sur un même poste de travail selon des modalités variables :

  • Activité continue : 4*8, 5*8, 2*12 …
  • Activité discontinue : 3*8.

 

Définition : Autres horaires atypiques 

 Les salariés peuvent également être soumis à d’autres horaires atypiques : > 40h / semaine, travail le week-end et jours fériés, horaires tardifs (soir), travail à temps partiel ou pluriactivités professionnelles.

Ces organisations de travail exposent les salariés à des perturbations de leurs principaux rythmes de vie (sommeil, alimentation, vie familiale et sociale…) et des rythmes biologiques. Il n’y a pas de véritable adaptation au travail en équipes alternantes, en particulier en cas de poste de nuit.

Le travail de nuit et/ou posté, impliquant une modification du rythme circadien, est classé probablement cancérogène (groupe 2A) par le CIRC.

Le travail de nuit et/ou posté constitue un facteur de risque éventuel pour le déroulement de la grossesse.

Risque d’accident de la route sur le trajet domicile-travail ou travail-domicile.

Atteintes psychiques diverses en fonction de l’acceptabilité de ces rythmes hors normes

Effets variables sur la vie sociale et familiale.

 

Pénibilité au travail :

Sont concernés, les salariés travaillant au moins 120 nuits par an au moins 1 heure entre 00h et 5 heures du matin.

 

⭐ Dans le cadre de votre adhésion, Le CIHL propose :

  • une sensibilisation sur le travail en horaires atypique
  • Vous pouvez prendre contact auprès de votre médecin du travail ou l’IPRP intervenant dans votre établissement

 

Le recours aux horaires atypiques n’est pas recommandé et doit être envisagé uniquement lorsque les contraintes de service ou de production imposent cette organisation.

Le travail de nuit ou en horaires postés n’est pas recommandé pour les femmes enceintes. Celles-ci bénéficient d’une protection spéciale leur permettant de ne pas travailler de nuit.

 

  • Favoriser la concertation et le compromis le plus large possible lors de la mise en place, associer les salariés à la discussion et au choix d’organisation (travail de nuit sur la base du volontariat).
  • Sensibiliser et accompagner les salariés afin de conserver la meilleure hygiène de vie possible (sommeil, alimentation…).
  • Faciliter la mobilité des salariés vers différentes configurations temporelles en prenant en compte l’ancienneté, l’âge, l’état de santé.
  • Privilégier le travail en 2X8 avec une équipe de nuit permanente (sur la base du volontariat). Le travail permanent de nuit est généralement mieux toléré que le travail en horaires alternants.
  • Le sens de rotation matin, après-midi et nuit (rotations horaires) est physiologiquement préférable à des rotations dans l’ordre inverse (rotation antihoraire). Ceci va dans le sens de l’horloge biologique.
  • Choisir l’heure de début de poste de manière à permettre un sommeil suffisant d’une part et des horaires de repas réguliers d’autre part ; pour privilégier le sommeil, un début de poste à 6h00 est préférable, car respectant la période entre 2h00 et 5h00 du matin, qui correspond à celle du meilleur sommeil et à celle de la vigilance la plus faible.
  • Aménager des pauses pendant les horaires de nuit afin de prendre en compte les risques de somnolence et d’endormissement à certaines heures. Possibilité d’y prendre des repas chauds.
  • Permettre de courtes siestes (15 min) pendant les postes de nuit, planifiées pendant les pauses. Même quelques minutes suffisent à compenser un pic de somnolence excessive.
  • Permettre le retour des salariés qui le souhaitent à des horaires de jour. Prévoir des formations pour faciliter les mobilités.
  • Prévoir des ambiances lumineuses des postes de travail et des voies de circulation adaptées à l’activité et au travail de nuit.
  • L’exposition à une lumière intense avant et/ou au début de chaque poste est recommandée pour faciliter l’adaptation au travail posté et/ou de nuit (resynchronisation rapide des rythmes, augmenter la vigilance nocturne).
  • A contrario, la limitation de l’exposition à la lumière en fin de poste est recommandée pour faciliter le sommeil.